en

Les Canadiens méritent des salaires décents

Actuellement, près d’un travailleur canadien sur cinq gagne moins de 15 $ l’heure. L’heure est venue d’instaurer la justice. Appuyez l’établissement d’un plan pour mettre en œuvre un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure.
Ajoutez votre voix

Les syndicats du Canada réclament un salaire minimum de 15 $ l’heure pour réduire l’écart salarial entre les genres et l’inégalité et rendre la vie plus facile aux travailleurs et travailleuses et à leurs familles.

Une augmentation pour les personnes qui en ont besoin

Nous entendons souvent dire que les personnes à bas salaire sont des jeunes travailleuses et travailleurs qui vivent chez leurs parents et qui n’ont pas vraiment besoin d’argent pour survivre. Nous entendons dire aussi que le fait de hausser le salaire minimum n’aura pour effet que de nuire à ces personnes car il leur serait plus difficile de se lancer sur le marché du travail.

Bien qu’un grand nombre de jeunes aient des emplois à bas salaire, de nombreux adultes aussi en occupent. Les femmes et les personnes racialisées sont surreprésentées dans les emplois à bas salaire.

En fait, 22 % des femmes gagnent moins de 15 l’heure, par rapport à seulement 14 % des hommes. Dans la compétence fédérale, près du tiers des personnes travaillant au salaire minimum sont des immigrantes et immigrants, bon nombre d’entre eux étant de couleur. Les personnes les plus vieilles travaillant au salaire minimum sont plus susceptibles de travailler à temps partiel qu’à plein temps.

Nous savons en outre que lorsque le salaire minimum augmente, les personnes gagnant un peu plus que le salaire minimum voient elles aussi augmenter leur salaire.

Des études ont indiqué que même des personnes gagnant jusqu’à deux fois le salaire minimum voient augmenter leur rémunération par effet d’entraînement quand il est haussé. Il est notable que cet effet sur les bas salaires profite le plus aux jeunes et aux femmes.

Indexer le salaire minimum pour bâtir une économie forte

Les personnes travaillant au salaire minimum sont plus susceptibles d’avoir un diplôme d’études postsecondaires qu’il y a 20 ans. Mais si le coût de la vie n’a pas cessé d’augmenter depuis quelques décennies, on ne peut pas en dire autant du salaire de la travailleuse ou du travailleur typique.

L’établissement d’un salaire minimum fédéral qui serait indexé sur l’inflation fixerait une norme nationale élevée que les législations provinciales et territoriales sur le salaire minimum seraient appelées à atteindre.

Même si certaines personnes prétendaient que le ciel allait nous tomber sur la tête par suite des récentes majorations du salaire minimum provincial, celles-ci ont eu un effet négligeable sur les taux de chômage et n’ont pas fait galoper l’inflation. De plus, rien n’indique que les taux d’emploi des personnes de 15 à 24 ans diminueront à long terme en raison de la hausse du salaire minimum.

En fait, une étude récente sur 318 augmentations du salaire minimum aux É.-U. de 1979 à 2016 révèle qu’il n’y a pas eu de perte nette d’emploi chez les personnes influencées au cours de la période de cinq ans suivant l’entrée en vigueur de chaque hausse du salaire minimum.

Le Canada peut créer de bons emplois et du travail décent pour tous.

Améliorer la vie de tous les Canadiens et les Canadiennes

Le gouvernement actuel a été élu parce qu’il s’engageait à établir un salaire minimum fédéral. Les syndicats du Canada s’efforcent de voir à ce qu’il tienne les promesses qu’il a faites et améliore la vie des Canadiennes et Canadiens.

Puisque le salaire minimum fédéral de 15 $ compte parmi les principales priorités indiquées dans la lettre de mandat de la ministre du Travail, nous avons pour tâche de nous assurer que la hausse de salaire profite au plus grand nombre possible de travailleurs et travailleuses.

Des dizaines de milliers de personnes travaillant dans des secteurs réglementés par le gouvernement fédéral, tels que ceux des transports, des banques, des communications et de la radiodiffusion, bénéficieraient directement d’un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure. En 2017, près de 70 000 personnes travaillant dans le secteur privé sous réglementation fédérale gagnaient moins de 15 $ par heure.

Et il n’y a pas que ceux-là qui en bénéficieraient : l’établissement d’un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure encouragerait les gouvernements provinciaux et territoriaux à suivre l’exemple fédéral, ce dont bénéficieraient directement près de 2,8 millions d’autres travailleurs et travailleuses.

Des recherches indiquent que la majoration du salaire minimum peut être un efficace instrument de réduction de la pauvreté et de l’inégalité, comme par exemple l’écart salarial entre les sexes.

Vu ses nombreux avantages directs et secondaires, la hausse pourrait améliorer la vie de millions de travailleurs et travailleuses dans tout le Canada.

L’heure de la justice est venue — les Canadiens méritent des salaires décents.

Questions et réponses : Vous trouverez ci-dessous certaines questions et idées fausses courantes au sujet de la hausse du salaire minimum ainsi que des réponses et des faits dissipant les mythes.

L’augmentation du salaire minimum ne causera-t-elle pas simplement des mises à pied et une réduction des emplois?

Il n’y a aucune preuve que la majoration du salaire minimum fait augmenter le chômage. Toutefois, certaines sources laissent entendre que les travailleurs et les travailleuses les plus jeunes – et particulièrement les adolescents – pourraient être remplacés par des personnes plus vieilles et plus expérimentées par suite de cette augmentation. Or, une fois que les plus jeunes en question se lanceront sur le marché du travail, ils constateront les avantages considérables d’avoir un salaire plus élevé. En fait, sur le marché du travail canadien, le moment est opportun de hausser le salaire plancher.

L’augmentation du salaire minimum n’aura-t-elle pas simplement pour effet de hausser les prix?

En général, rien ne prouve que la majoration du salaire minimum donne lieu à une augmentation générale des prix ou à une inflation soutenue. En fait, de nombreuses personnes travaillant au salaire minimum se trouvent dans des secteurs d’activité compétitifs où les entreprises ne peuvent tout simplement pas refiler les coûts aux consommateurs et consommatrices.

Certaines petites entreprises pourraient hausser légèrement leurs prix pour compenser l’augmentation de leurs frais de main-d’œuvre, mais la plupart des entreprises peuvent absorber cette augmentation grâce au rajustement d’autres coûts ou bénéficieront d’avantages d’une majoration du salaire minimum qui compenseront l’augmentation marginale des frais de main-d’œuvre.

Cela n’imposera-t-il pas un fardeau écrasant aux propriétaires de petites entreprises?

Pour les entreprises de toute taille, les frais de main-d’œuvre varient habituellement de 10 % à environ le tiers du prix de revient global, ce qui signifie que l’effet de toute augmentation du salaire minimum est relativement faible. La grande majorité des entreprises canadiennes influencées par la majoration du salaire minimum fédéral seront des entreprises employant 50 personnes ou plus. En fait, tout porte à croire que les entreprises ont tendance à juger que la majoration du salaire minimum a pour effet de réduire d’autres frais en raison de la diminution du roulement du personnel et de l’augmentation de la productivité.

La plupart des personnes travaillant au salaire minimum ne sont-elles pas des adolescents vivant chez leurs parents?

Non. Dans le secteur privé sous réglementation fédérale, la plupart des personnes travaillant au salaire minimum ont en fait de 25 à 54 ans, c’est-à-dire qu’elles sont du groupe d’âge principal de la population active. À l’extérieur de ce secteur, la grande majorité des travailleurs et travailleuses a 20 ans ou plus. En outre, le pourcentage des personnes de plus de 25 ans qui travaillent au salaire minimum a augmenté avec le temps.

Dans certaines villes, 15 $ l’heure ne suffisent pas à payer le loyer. Pourquoi ne pas revendiquer d’autres solutions telles qu’un salaire suffisant pour vivre, un revenu de base universel ou le contrôle des loyers?

Bien que les efforts faits en vue d’établir un revenu de base, un salaire suffisant pour vivre et le contrôle des loyers s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie à long terme de réduction de la pauvreté et de haussement du niveau de vie des personnes à bas salaire, la majoration du salaire minimum offrirait une aide financière immédiate à des milliers de travailleurs et travailleuses qui ont du mal à joindre les deux bouts.

L’établissement d’une norme uniforme plus élevée pour le personnel relevant de la compétence fédérale est une première étape. Une fois qu’elle aura été franchie, nous examinerons de façon plus poussée les lieux de travail où les employeurs peuvent établir et maintenir une politique sur le salaire suffisant pour vivre, comme cela a été fait dans certaines entreprises et municipalités. 

La promesse d’un salaire plus élevé n’est-elle pas censée inciter les gens à faire des études postsecondaires ou à suivre plus de formation professionnelle?

Travailler au salaire minimum ne devrait jamais condamner à vivre dans la pauvreté. En fait, les bas salaires nuisent à la poursuite d’études supérieures et de possibilités de perfectionnement puisque les personnes gagnant un bas salaire se retrouvent emprisonnées dans un cycle de survie et n’ont pas les moyens de parfaire leur instruction ou leur formation. Il y a même des indications que l’augmentation du salaire minimum incite les entreprises à hausser leurs exigences scolaires, ce qui encourage les personnes cherchant à se lancer sur le marché du travail—et particulièrement les jeunes—à accroître leur scolarité.

Si le salaire minimum augmente, cela ne veut-il pas dire que les bénéficiaires de prestations d’invalidité ou d’autres programmes de sécurité sociale seront encore plus défavorisés?

Si les prestations d’invalidité et les autres paiements d’aide sociale n’augmentent pas en fonction de la hausse du coût de la vie, les personnes qui ne peuvent pas participer à la population active seront défavorisées. C’est pour cela qu’il est d’une importance cruciale que notre lutte pour mettre fin à la pauvreté et renverser la baisse du niveau de vie de millions de Canadiens et de Canadiennes ne se termine pas à l’établissement d’un salaire minimum fédéral de 15 $.